Ce n'est qu'en quelques contrées de l'Oural, du Caucase,
de la Turquie et du Maghreb que se manifeste l'Azuré de la Sauge (Pseudophilotes bavius), dont la Marocain P. fatma est une espèce vicariante. L'imago, à la livrée superbement ornée, ne s'écarte guère la Sauge nourricière de sa chenille. C'en est
malheureusement fini de ce sublime endémique biopatrimonial puisqu'il a été froidement décidé de laisser décimer toutes les implantations de son pays de Cocagne : le Moyen Atlas
centro-méridional, livré à des troupeaux ovins et caprins surnuméraires qui, par leur séjour désormais sédentaire, achèvent la strate végétale en scalpant sans répit les sols. Le glas vient donc
de sonner pour ce sublime endémique, et de la dizaine de sites encore fréquentés par l'Azuré de la Sauge jusqu'en 2000, il n'en reste plus qu'un (Inifife, près du Col du Zad), lequel est en train
de succomber puisque les bergers n'ont de cesse d'y faire irruption en défonçant les clôtures de protection. Et peu importe que toute cette richesse d'une biodiversité séculaire fasse partie
intégrante du Parc national d'Ifrane, lequel semble davantage voué à la viande sur pattes qu'à la pérennisation des valeurs du Vivant (Toutes les photos sont du Plateau d'Ito, Moyen Atlas
central, mai 1999 et 2000).
Nombre de
stations au Maroc (2015) : moins de 5 (1 !) ; quasiment éteint. Le sauvetage de ce remarquable endémique demande des mesures urgentistes sans lesquelles on pourrait parler de non-assistance à
Nature en danger.